Grâce à une unité de production innovante, ProSeed offre aux brasseries une solution simple pour transformer leurs sous-produits en matières premières de qualité alimentaire, avec des avantages économiques, nutritionnels et écologiques. En effet, « cette démarche a un impact significatif sur la réduction du gaspillage alimentaire, avec une réduction potentielle de près de 8 millions de tonnes de grains gaspillées chaque année en Europe ! ».
L’année passée, ProSeed a mené des premiers tests en collaboration l’entreprise familiale Zenhäusern : les deux entreprises ont allié savoir-faire boulanger et matière première innovante pour développer une baguette protéinée aux noisettes, fabriquée à partir d’un concentré de protéine extrait des flocons d’orges. Une collaboration qui s’est illustrée par un franc succès, avec plus de 8 500 baguettes vendues en trois mois.
Interrogé sur leur parcours, Aurélien Ducrey l’admet : « passer d’étudiant à entrepreneur était un vrai challenge ». L'équipe cofondatrice de ProSeed a en effet troqué le monde universitaire pour le rôle d’associés, avec tous les défis que cela implique, comme la gestion d'une équipe. « Au départ, nous étions trois avec Mateo Aerny et Giulia Lécureux, et quand cette dernière a choisi de quitter l’aventure, nous avons cherché un autre associé, Tobias Vogel », raconte Aurélien. Aujourd’hui, l’équipe compte six personnes, bientôt sept, « et nous sommes très fiers d’avoir transformé une observation en une idée de laquelle est née une entreprise. »
A Martigny, ProSeed met actuellement en place une ligne pilote à grande échelle qui sera opérationnelle dès juin 2024. Avec des machines conçues par des fabricants européens, cette ligne aura la capacité de produire 200 tonnes de flocons d’orge par an, ce qui équivaut aux déchets produits par 5 millions de litres de bières. Installée dans un container maritime, l’unité de production de ProSeed a pour vocation d’être installée directement en sortie de brasserie d’ici à l’été 2025.
C’est notamment pour soutenir ces développements technologiques que la FIT a octroyé un prêt Food Tech de 100'000 Francs à la start-up. Mais pour l’équipe, ce soutien n’est pas que financier : « Le label FIT est gage de qualité, il rassure. Et ce prêt nous a aussi ouvert les portes du réseau des jurys et partenaires de la Fondation ! »
En parallèle, ProSeed effectue également des recherches avec d’autres sous-produits pour tester le marché et mène une levée de fonds de 2 millions de Francs Suisse dont la clôture est prévue fin septembre 2024.
« Ce qui nous motive, c’est d’avoir un impact global sur le système alimentaire », et cet impact passe par la revalorisation de sous-produits à grande échelle. En Suisse et en Europe, ce processus de valorisation des grains usagés pourrait aussi être étendu aux déchets de la production de lait végétal et le marc de fruits – deux types de sous-produits abondants et qui présentent un fort potentiel de valorisation pour la consommation humaine.